BATAILLONS ANNE

 

Un groupe de résistant de la région de Dun et La Souterraine ,emmené par Victor Renaud s’agite dès le printemps 1942 : fabrication de faux papiers , aide aux juifs et aux réfractaires du STO , recensement des officiers et sous-officiers .

En juillet 1943 Alfred Maldant de Fresselines ,officier de réserve est nommé chef de secteur de l’AS pour la région nord de la Creuse avec le grade de Chef de Bataillon .Victor Renaud devient son officier de liaison , les autres responsables sont Rosier , Boulème ,Givernaud , Caillaud , Lalande ,Guillot…….Le Bataillon Anne est né officiellement.

François Renaud a toujours su que les activités de son père dès 1940, furent l’embryon qui a donné naissance au groupement appelé

 

« BATAILLONS ANNE »





HISTOIRE DES UNITES AS DU NORD DE LA CREUSE
par ROGER THOME






VICTOR RENAUD 

Victor Renaud, breton né à Fougères en 1904, s’installe comme électricien à Saint-Sébastien à la fin de la drôle de guerre .Dès juin 1940, il déclare : « Pétain a eu tord de signer l’armistice, il devait laisser les boches, venir jusqu’ici dans le Limousin, le Massif Central, là le terrain est favorable à la guérilla ; on les aurait eu ».

 

Par ces mots Victor Renaud débute sa lutte contre l’occupant. Dans la Creuse, il fut sans doute le premier résistant, se manifestant d’abord par des actions anodines : déclarations contre le régime de Vichy, accrochage chaque 14 juillet et 11 novembre du drapeau tricolore à ses fenêtres, constitution d’une équipe de foot, dont il arme les jeunes joueurs, qui vont entrer progressivement en résistance .Il livre des postes TSF dans la région afin d’écouter Radio Londres.

 

Début 1942, il rejoint le réseau « Alliance » dont Marie-Madeleine Fourcade est responsable au niveau national, devient agent de liaison, et en octobre de la même année participe activement aux premiers passages des réfractaires vers l’Espagne et l’Angleterre.

 

Au cours de l’été 1943, il obtient un contrat sur le chantier du barrage d’Eguzon, il en profite pour repérer les installations allemandes et transmettre les plans à Londres. En octobre, trahi par « Prosper. » un faux résistant qui le dénonce à la GESTAPO, il entre dans la clandestinité à l’AS, mais refuse de partir pour l’Angleterre « n’ayant le droit d’abandonner, ni sa famille, ni ses camarades de combat»

 

Le 28 mai 44, arrêté par les mercenaires vichyssois du 1er Régiment de France qui placés en embuscade venaient de tuer 7 maquisards patriotes, il est remis à la Milice ,torturé ,condamné à mort et fusillé le 23 juin 1944 en criant « Vive la France »

 

Sa dépouille est ramenée au cimetière de St Sébastien le 23 septembre, et honorée par le Colonel Guingoin*, par le Commandant Maldant des « Bataillons Anne », par les chefs du réseau « Alliance » et les FTP.

 Il reçoit la légion d’honneur à titre posthume, une rue de St Sébastien porte son nom, ainsi qu’un carrefour à La Souterraine, une stèle rappelle sa mémoire à Vaussujean

Faute de documents ,les actions multiples de Victor Renaud ne peuvent être retracées avec précision ,mais à Vincennes dans les archives de l’armée , les documents officiels, sur l’historique des unités combattantes de la Résistance montrent bien que son activisme est  l’embryon qui a donné naissance au groupement « Bataillons Anne »

 

 

 « Rien n’est plus vivant que les souvenirs »  Garcia Lorca

 

 

 

 

* Georges Guingoin, prestigieux chef de la résistance Limousine, Colonel FTP qui libère Limoges le 21 août 44 et commande ensuite la 12ème Région Militaire 

 

 

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