18 JUILLET 1944...........

Publié le par jean françois janot

 Nous sommes le 18 juillet 1944, les troupes alliées ont débarqué en Normandie le 6 du mois précédent et le massacre d’Oradour, a eu lieu le 10 juin .Deux jours plus tôt le 16 juillet des troupes allemandes se manifestent à Sainte-Sévère, à Vijon où elles commettent exactions diverses, vols, interrogatoires et assassinats de résistants. A Sazeray au lieu dit « Le Brolet » une maison est saccagée, à Pérassay le village est pillé, après un   combat entre les SS cantonnés à Châteauroux et des FFI .La lutte contre l’occupant se manifeste donc, d’une part par un terrible affrontement entre les puissantes unités allemandes et les troupes débarquées massivement, et d’autre part par une guérilla disséminée sur tout le territoire, entre les patriotes et les militaires étrangers aidés des collaborateurs.

Une section de l’armée allemande forte d’une centaine d’hommes, s’achemine sur la départementale qui mène de Genouillat à Bétête, elle cherche des résistants, et pénètre dans le village en fin de matinée. Immédiatement les hommes installent des postes de garde avec des armes automatiques sur toutes les routes, un canon est monté sur la place .Le groupe appartenant probablement à la Wehrmacht, se répand chez les commerçants, et se montre « correct »  avec la population. Un homme en uniforme pénètre chez Clémentine et Baptiste, paye quelques poules et lapins, Roger Janot et Marcel Quillet présents à  ce moment s’enfuient aussitôt dans les bois .Un autre fait les cent pas, devant la boutique du bourrelier, qui sans s’inquiéter continue à piquer son aiguille dans le cuir. Un troisième monte les marches de la coopérative, chez Marie Leprat. Un groupe entre dans le café restaurant, tenu à cette époque par le père François Larduinat et son épouse Joséphine Pinot, et se fait servir à boire par le jeune François. Mélanie Echegut dans son épicerie, maison occupée actuellement par Alain Matras, observe tous ces mouvements, prend la route de Châtelus et croise un groupe de résistants venant de Saint-Dizier. Elle les supplie de faire demi-tour, ce qu’ils font aussitôt. .


                                                                           

 

 


Pendant ce temps, à l’autre extrémité du village, à la jonction des routes allant vers Nouzerines et Boussac 4 ou 5 Allemands fortement armés sont dissimulés en position de tir

En début d’après-midi, le bruit de moteur d’une traction avant venant de Nouzerines, alerte les factionnaires. Elle est conduite par le commandant Georges Aubrey dit le « Commandant Américain », à sa droite l’aspirant Guy Esmoingt, derrière le « Lieutenant Ely » et une femme, tous membres du réseau Surcouf, unité de l’AS du Cher .Arrivés à l’intersection, les maquisards prennent conscience du danger et tentent de faire demi-tour, mais la route est étroite et les allemands réagissent immédiatement. Ils ouvrent le feu, la voiture s’immobilise sur le bas-côté, le commandant Aubrey est achevé à bout portant, l’aspirant se dégage, tente une fuite désespérée, mais une rafale l’abat. Les deux autres passagers arrétés et interrogés seront relâchés le lendemain.


                                                            GEORGES AUBREY



Des historiens de cette époque, défendent une version légèrement différente ; le convoi venant du Cher aurait été composé de 2 voitures et 2 motos et c’est Esmoingt qui aurait fait feu sur les 150 Allemands qui bivouaquaient. Un maquisard Ely et un polonais réussissent à s’enfuir et seule Madame Nicolas, une résistante est emmenée à la Gestapo où elle sera relâchée peu après.



LE LIEU DU DRAME



Nous sommes à quelques jours de la libération, mais le lendemain 19 juillet 1944, la compagnie Surcouf est décimée prés de Bourganeuf, au lieu-dit « la Croix de la Mine » commune de Saint-Dizier-Leyrennes. Son chef le Commandant Daniel Blanchard est tué dans cet accrochage avec une compagnie allemande de la colonne Jesser.             

 

Le lendemain, le conseil municipal emmené par le maire Monsieur Camille Faix, se recueille devant les dépouilles des deux militaires alliés, qui sont inhumés provisoirement, par deux membres de la 7ème compagnie des Bataillons Anne, Jean Villatte et Georges Poulet, dans le caveau de la famille Marquat. Après la guerre les deux corps seront transférés par l’Armée Américaine à Creuzier le Vieux près de Vichy, où ils seront enterrés, à moins qu’ils ne fussent rapatriés en Amérique





                                                                           

MAXIME CHAGNON  ECHAPPE AU DRAME
        

Ce jour là , les résistants s'arrètent à Saulzais-le-Potier pour embarquer avec eux ,le jeune Maxime Chagnon .Sa mère qui connait bien Guy Esmoingt réputé pour son gout de l'aventure et du danger ,refuse obstinément le départ de son fils avec ce casse-cou......Maxime Chagnon qui sera plus tard , plusieurs fois maire de Saulzais et conseiller général du Cher a confié un jour : "je dois deux fois la vie à ma mère ..."

                  




d'après les écrits de Roger Thome , jacqueline Humbert -Buisson et les témoignages de Bétêtois




       

 

 

 

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